La profonde crise qui traverse l’accompagnement du grand âge d’une manière générale, et affecte particulièrement les EHPAD et tous ceux qui y travaillent, pourrait-elle être une opportunité ? Et si oui, de quelle manière et grâce à quels leviers ? Vous pensez que nous exagérons ? Regarder la crise comme une opportunité de renouvellement n’est pas une grande nouveauté. Freud en a fait un fondement de l’analyse pour ce qui est du sujet. Pour ce qui est du collectif nous pouvons également saisir cette occasion de renouvellement. Au-delà du rapport « L’EHPAD du futur commence aujourd’hui. Propositions pour un changement radical de modèle » publié par le Think Tank Matières Grises en mai 2021, enrichi d’un nouvel opus au printemps 2024, témoignant d’une nécessité évolutive, il suffit de tirer les leçons de l’histoire des institutions gériatriques, dont bon nombre sont issues de transformations (de sanatoriums, de « lits sanitaires » …). « Si les crises font souffrir les sujets qui, à un titre ou un autre, dépendent de l’institution, elles sont aussi sources de renouvellement et de transformations pour les représentations et les liens qu’ils partagent. L’analyse de la crise consiste à trouver, derrière les facteurs qui occupent son premier plan, les dynamiques psychiques où le besoin d’évolution se heurte au système défensif représenté par l’institution et à sa résistance au changement. »
Les éclairages de l’analyse institutionnelle, du concept de résilience adapté aux institutions et de la démarche éthique dans l’aide à la décision managériale sont autant de leviers que nous pouvons mobiliser collectivement pour transformer l’offre d’accompagnement des personnes âgées vulnérables en évitant de les « mettre sous cloche »
1 Charazac P., « Les crises institutionnelles », in « Le groupe dans l’institution gériatrique », sous la direction de Charazac P., Josserand S.A., Talpin J.M., Dunod, 2016,
2 Donnio I., « Mettre les vieux sous cloche un risque d’utilisation abusive des concepts de vulnérabilité et de fragilité » in « Les vieux sont-ils forcément fragiles et vulnérables ? » sous la direction de Colette Eynard, 2019
Comment engager et/ou approfondir la logique domiciliaire en établissement ?
En s’appuyant sur l’exemple de la Résidence de l’Abbaye à Saint-Maur, Domicil’Age accompagne les directeurs et les équipes dans une démarche globale et concrète, de l’installation de boîtes aux lettres à la réorganisation du temps de travail des salariés.
Pour chaque personne, la transition d’un lieu de vie à un autre peut entrainer de nombreuses limitations avec une perte de repères et des changements majeurs dans les habitudes de vie. Accompagner l’entrée en EHPAD et la recherche du sentiment de se sentir « chez soi » sont des enjeux majeurs. L’ergothérapeute, en partenariat avec l’ensemble des professionnels, va chercher à mettre du sens pour la personne dans l’appropriation des lieux, d’une nouvelle routine, de nouvelles occupations en se centrant sur ses besoins et ses envies. Il est aujourd’hui essentiel d’œuvrer ensemble pour augmenter les chances que chaque personne en EHPAD se sente chez elle. Un ensemble d’éléments comme l’aménagement de l’environnement, la recherche de l’engagement dans des activités de vie quotidienne et de loisirs qui font sens, le rétablissement d’un équilibre de vie satisfaisant sont autant de choses qui vont concourir à cela.
Alors que le virage domiciliaire des EHPAD (CRT ou EHPAD à domicile) s’organise autour d’un cahier des charges prévoyant l’appui obligatoire d’une coordination médicale pilotée par un médecin, d’aucuns semblent vouloir exclure le Médecin Coordonnateur du cahier des charges des EHPAD en lui substituant un modèle hybride associant médecin prescripteur, télé-coordination, IDE en Pratique Avancée… Alors que l’expertise gériatrique devient indispensable pour des EHPAD accueillant des résidents en situations complexes de plus en plus dépendants, polypathologiques et bien souvent en fin de vie « à moyen terme », alors que la pandémie à COVID-19 a montré les lacunes de notre système de santé et la fragilité des EHPAD face au risque épidémique, mais que plus de 25 % des EHPAD sont dépourvus de médecin coordonnateur, faut-il « jeter le médecin coordonnateur avec l’eau du bain » ? Alors, la coordination médicale en EHPAD, toubib or not toubib ?
* Toubib : médecin en argot militaire du 19ème siècle
A quoi ça sert de vivre si la vie n’a plus de sens ?
La vie sociale, en établissement et à domicile, est plébiscitée par les personnes âgées. L’isolement forcé de la période Covid a été éprouvant: Les soins et accompagnements ont été bien réalisés, mais les longues journées sans voir ses co-résidents et/ou ses proches ont créé une rupture qui a mis en lumière la place importante du lien social dans les structures accueillant des personnes âgées. Cette situation a également mis en évidence que le choix des structures d’accueil pour les personnes âgées était limité et qu’il était aujourd’hui nécessaire d’être créatif pour inventer de nouveaux modèles d’accompagnement. Mais qui doit proposer ces nouveaux modèles ? Les institutions publiques? Les gestionnaires des structures ? Les intervenants soignants ou sociaux ? Ou peut-être
les premiers concernés : les personnes âgées ? Les réponses à éviter (du type extension des EHPADs) et la construction de réponses réelles aux souhaits des personnes âgées, le rôle des animateurs.
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